Cachez ce crucifix...

... que je ne saurais voir! Dans un débat où le sérieux n'est guère du côté de ceux qui froncent les sourcils, on appréciera peut-être une touche d'humour. Si les crucifix dans nos écoles dérangent des enseignants, troublent des élèves, indisposent des parents, empêchent des libres-penseurs de penser librement, il faut les remplacer. Oui, mais par quoi? Le drapeau suisse? Impossible, il affiche une croix. Un symbole valaisan? Une reine à cornes? La BCV se plaindrait de plagiat. Le Cervin? La région d'Aletsch monterait au créneau. Le loup? Les éleveurs de moutons prendraient le fusil. Une bouteille de fendant? La LVT dénoncerait, à juste titre, une incitation à l'alcoolisme. Non, il faut remplacer le crucifix par une autre image, ancrée dans nos traditions chrétiennes, mais propre à satisfaire tout le monde. Cette image existe. Elle a donné naissance à d'immenses chefs-d'œuvre, nés du génie de maîtres illustres: Rubens, van der Weyden, Giotto, Fra Angelico, Rembrandt... Elle est certes religieuse, mais correspond néanmoins exactement au souhait de ceux qui veulent "descendre" les crucifix des murs. Il s'agit, vous l'aurez deviné, d'un de ces tableaux admirables que les historiens de l'art appellent une "Descente de Croix". Le corps du Christ est recueilli par sa mère et par ses amis, la croix en arrière-plan n'est plus qu'un signe abandonné. Il n'y a plus de crucifix. Reste le reflet lumineux d'une souffrance que le pur amour transfigure. N'est-ce pas ce qu'on peut souhaiter de mieux aux enfants, aux maîtres, aux libres-penseurs, aux politiciens? Si l'idée vous plaît, faites-le savoir au Département de l'éducation, de la culture et des sports. Merci d'avance.