courrier des lecteurs

Agriculture - Les carottes ou le fouet

10 avr. 2011

A propos de l'article "Le vétérinaire cantonal se fâche" (maltraitance animale – "Le Nouvelliste" du 7.03.2011). Il a dit n'être pas toujours d'accord avec les règles imposées pour la garde des animaux : il dénoncera en faisant actionner le levier répressif des paiements directs. Il est surprenant quand on reconnaît des règlements ou ordonnances qui n'ont ni queue ni tête, qu'on ne s'attache pas avec l'aide des politiciens et organisations à les faire modifier, mais préférer dénoncer. Nos autorités et le peuple votent des lois cadres, l'on nous piège en incluant toutes sortes de tracasseries dans des règlements d'application. On a l'impression qu'on nous prend parfois pour des grands gamins. Mais bon, à l'Etat, c'est le salaire aux mérites pour les fonctionnaires, il faut bien des rapports et des dénonciations pour gravir les échelons. Cette histoire de sortie obligatoire hivernale du bétail n'a d'autre but à court terme que de faire abandonner les stabulations entravées au profit des stabulations libres avec de très gros investissements à la clé. Respectez les éleveurs qui ne sont pas d'accord de contrarier la nature en sabrant les cornes des bêtes et de les voir patauger dans la bouse et la boue. Une fois toutes les exploitations en stabulations libres, la prime de sortie sera bien supprimée. - Plus d'aide pour des rénovations d'étables d'alpage à part pour les consolider, pour éviter qu'elles ne tombent en ruine, le bétail doit rester dehors par tous les temps. Ici, il serait nécessaire que certains décideurs viennent faire un stage, sur l'alpage, les jours de tempête de bourrasque. - Cruauté des bêtes, parlons-en J'ai vu des bêtes accidentées ou suite à un vêlage difficile, ne pouvant plus se lever, être trainées vivantes hors de l'étable et jusque dans la bétaillère. Ceci avec la participation d'un inspecteur de bétail qui a déclaré, qu'il est interdit d'entrer des bêtes, déjà tuées, dans un abattoir. Cela fait vraiment mal de voir ces bêtes vivantes, traînées, pattes écartelées et la mamelle qui se déchire sur le gravier. Le gibier est bien mieux traité. La bête est tuée, saignée et vidée avant d'être transportée. Mieux encore, les abats restent sur place alors que chez l'agriculteur, c'est la taxe déchetterie. - Ici, c'est un office cantonal qui a édicté des normes irréalisables afin que le fromage d'alpage ne puisse plus être entreposé, à la désalpe, dans les caves villageoises avec le fromage de ferme. - Le petit-lait bien est apprécié pour le fonctionnement des STEPS. Les laiteries de l'Entremont avaient donc trouvé la solution avec la STEP de Martigny : ce liquide s'écoulait lentement en 24 heures par les égouts, vu que les communes y sont raccordées. Ici c'est le service de l'environnement qui a obligé le transport par route. Tant pis pour le CO2 qui se volatilise sur les 140 kilomètres journellement avec une ponction sur le litre de lait. Arrêtez, et comme nous disait un ancien vétérinaire cantonal, M. René Cappi, dans des cours à l'ECA, " sacré bordel ".
par Hubert Marquis, Liddes