courrier des lecteurs

Une initiative totalement inhumaine !

16 janv. 2018

La RTS concentre principalement ses activités à Genève et à Lausanne, et engage dans toute la Suisse romande environ 1600 personnes! De leur côté, les télévisions et radios régionales comptent plus de 300 emplois. Toutes ces places de travail sont directement menacées par l’initiative No Billag. Celle-ci est soumise au vote populaire le 4 mars prochain, et si elle est acceptée, elle contraint le Conseil fédéral à abolir la redevance dès le 1er janvier 2019. Soit neuf mois de délai. Or, la redevance représente la quasi-totalité des revenus de la RTS, et entre 20 à 75% des moyens des radios et télévisions régionales.

Aucune entreprise, aussi novatrice soit-elle, dans un marché aussi restreint que la Suisse romande, ne peut décemment combler un tel manque à gagner dans un délai aussi court. Ces mesures transitoires sont sans aucun doute les plus inhumaines de l’histoire du droit d’initiative suisse! Même les initiatives visant à fermer les centrales nucléaires prévoyaient des délais beaucoup plus longs.

Ce sont des dizaines de professions qui gravitent dans les médias audiovisuels. Ces emplois très spécialisés n’auraient probablement aucune chance de retrouver un employeur dans des délais acceptables, sachant le chaos qui résultera de l’acceptation éventuelle de «No Billag».
Sommes-nous prêts à condamner près de 2000 personnes en Suisse romande à pointer au chômage sans autre perspective à moyen terme? Le 4 mars prochain, il faut refuser cette initiative, ne serait-ce que pour éviter un drame social d’une ampleur encore jamais vue dans notre région.

par Emmanuel Amoos, chef du groupe ADG au Grand Conseil, 3960 Sierre