Un oui pragmatique à Frontex!
27 avr. 2022
Le 15 mai prochain, nous voterons sur une hausse de la contribution de la Suisse à l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex. A plusieurs reprises, les référendaires soulèvent, et cela à juste titre, les abus commis aux frontières européennes face aux migrants. Mais quitter Frontex résout-il réellement le problème?
Il faut savoir raison garder: si la Suisse quitte Frontex, cette dernière existera encore, et nous serons spectateurs externes sans capacité d’action. Une sortie de Frontex posera de surcroît un autre problème majeur à la Suisse: nous aurons trois mois pour trouver une solution, qui doit aboutir à une décision de la Commission européenne et de l’ensemble des Etats de l’UE à l’unanimité de poursuivre la coopération avec la Suisse, faute de quoi les accords de Schengen tomberont. Et cela est à la fois contraire à la volonté populaire et problématique pour la Suisse. Et trois mois en politique internationale pour trouver une telle solution, c’est très peu de temps.
Ne l’oublions pas, Frontex est aussi le garant du bon fonctionnement de notre politique d’asile et de notre police fédérale, Fedpol. Cette dernière a par exemple accès au système d’information Schengen SIS II. En moyenne, cette base de données est consultée 320 000 fois par jour depuis la Suisse(!) et permet de lutter contre la criminalité transnationale.
Tout n’est certes pas parfait, mais en demeurant membre de Frontex, la Suisse peut apporter sa pierre à l’édifice et contribuer aux améliorations qui doivent être apportées. Le 15 mai, soyons pragmatiques, votons oui à Frontex.