courrier des lecteurs

Tradition mal en point!

9 sept. 2011

Les échecs de Metzler et de Blocher aux charges du Conseil fédéral ont sérieusement mis à mal une tradition spécifique qui voulait que le nombre des représentants des divers partis politiques à l'autorité directoriale et exécutive suprême de la Confédération soit en quelque sorte dicté par le nombre des élus respectifs au Parlement. C'est ainsi qu'au gré de curieuses et douteuses alliances apparues entre diverses fractions des Chambres, lors de la dernière élection au CF, l'on a désigné, a la charge suprême, une représentante dont la fraction ne représentait qu'un fort minime nombre de ses élus. Est-ce donc à dire que sous la Coupole fédérale, la politique du consensus a vécu et que le nombre de conseillers fédéraux de tel ou tel parti n'a plus rien à voir avec la force respective du nombre de ses parlementaires élus appelés à siéger sur les bancs du Parlement? On est en droit de le penser. Pourtant, récemment, la présidence des Verts a annoncé urbi et orbi que si les élections 2011 devaient lui permettre d'atteindre les 10% de tous les parlementaires élus, elle n'hésiterait pas à lancer une candidature à l'élection au CF. On semblerait retourner, par pure opportunité, à l'antique tradition prônant un rapport étroit entre le nombre de conseillers fédéraux et la force respective de leur groupe parlementaire. Hélas, la nuit "des longs couteaux" qui précède le jour de l'élection au CF réservera encore bien des surprises lorsque l'on doit constater qu'entre les tonitruantes déclarations d'intentions et revendications préélectorales pour un siège au CF et la réalité de la force d'un parti représenté sous la Coupole, il existe un fossé qu'une tradition mise à mal aura peine à combler!
par Pierre de chastonay, Sierre