courrier des lecteurs

Les aides à fonds perdu aux remontées mécaniques

18 févr. 2017

Les « aides à fonds perdu aux remontées mécaniques » ne sauraient sauver le tourisme valaisan.
Ses tares sont évidentes : pléthore de stations dispersant inutilement les ressources au détriment de la qualité de l’offre; pistes de ski situées trop bas par rapport au réchauffement climatique d’où une rentabilité insuffisante; gestion touristique individualiste plus efficace à combattre les concurrents locaux qu’à gagner des clients.
Quatre mesures permettraient de sauver l’avenir des stations.
1. Limiter le ski aux domaines situés au-dessus de 2000 m et concentrer les investissements dans ces régions. Optimiser ainsi les conditions de ski pour remporter la bataille concurrentielle sur les plans de l’offre, de la garantie d’enneigement et des prix.
2. Assurer une liaison rail-pistes pour chaque domaine skiable. Des parcs près des gares permettront aux automobilistes de profiter de l’offre. Stress, bouchons, chaînes à neige, parcages aléatoires et routes dangereuses doivent être dissociés d’une journée de ski. Il s’agit de faciliter, sécuriser et accélérer l’accès aux pistes.
3. Spécialiser la moyenne montagne dans le domaine du tourisme doux. Le ski à ces altitudes devient occasionnel et financé localement. Il faut optimiser et diversifier l’offre existante pour offrir aux amoureux de la montagne, aux non-skieurs et aux familles un séjour attractif à des prix abordables.
4. Créer un organe de pilotage du développement, du marketing et de l’exploitation du tourisme valaisan. Il gérera le changement, en impliquant l’ensemble des acteurs concernés pour catalyser les volontés et minimiser les inconvénients.
Mais attention, la nature est le fonds de commerce du tourisme. Toute démarche devra respecter le cadre naturel en évitant de transformer la montagne en parc d’attraction et en protégeant les vallées de la pollution routière.
Qu’une telle approche ne convienne pas à tout le monde ou qu’elle suscite de très vives réactions, c’est naturel. Mais, existe-t-il une alternative ?

par Altermath Pierre, 1955 Chamoson