courrier des lecteurs

Le Valais et son tourisme mal aim

13 nov. 2007

Un Suisse ou un étranger qui construit un chalet sur nos belles montagnes valaisannes procure du travail à une quinzaine de corps de métiers du bâtiment (maçons, menuisiers, couvreurs, etc.), également à l'architecte, l'ingénieur béton, l'agent immobilier, le notaire, la banque mandatée, au cadastre et au registre foncier aux bureaux techniques électricité, sanitaire, chauffage. Indirectement, il procure encore du travail à beaucoup d'autres. Les propriétaires de ce chalet paieront pendant cent ans ou plus divers impôts à la Confédération, au canton et aux communes. De même pour les assurances, les taxes de séjour, d'égouts, d'électricité et d'eau, même si les volets restent toujours clos. Le chalet en question est donc un grand employeur de longue durée. Une fois le chalet construit, il faut le nettoyer régulièrement, entretenir le jardin, remplir la citerne à mazout, faire des réparations et révisions de tous genres, etc. Pour s'occuper de ces travaux, il faut une gérance. L'expression "Quand le bâtiment va tout va" n'est donc pas du vent. La Bible et la bourse nous apprennent que les années grasses ne durent pas éternellement. Combien de temps durera encore l'actuelle euphorie immobilière? Déjà maintenant, nous observons les signes d'un ralentissement conjoncturel. La plupart des remontées mécaniques sont déficitaires, beaucoup d'hôtels ferment, le climat se réchauffe, la neige devient rare, la concurrence acharnée de centaines de stations étrangères qui ont au moins les mêmes atouts que les nôtres, le franc suisse qui n'est plus une monnaie refuge, les destinations touristiques lointaines très bon marché, etc. Contrairement à d'autres régions qui profitent d'activités très diversifiées, le tourisme est la seule activité économique valable sur nos montagnes. En la laissant se développer librement, elle procurera de bons revenus aux indigènes, leur permettant d'acquérir, eux aussi, leur habitation et de rester ainsi sur la montagne. Actuellement, 60% des habitants alpins sont obligés d'émigrer vers les grandes villes de plaine. L'agriculture de montagne ne nourrit plus son homme. Les terrains agricoles que les paysans ne cultivent plus pourraient être affectés au développement touristique. Le Valais ne deviendrait pas pour autant une région surpeuplée, il est et restera un canton avec une densité démographique très faible. Pourquoi subsidier le tourisme par des centaines de millions d'une part et freiner son développement d'autre part?
par Paul Steyaert, Sierre