Taxer les vélos?
23 mars 2022
La semaine passée, 45 politiciens ont déposé une motion au Parlement fédéral, demandant que l’utilisation du vélo devienne payante, sous forme d’une vignette à 20 francs par cycliste. Ce qui semble de prime abord être un pas vers un traitement égalitaire de tous les usagers de la route est en réalité une absurdité sans fondement.
Tout d’abord, l’intégralité de la vignette autoroutière – son nom l’indique – est affectée aux routes nationales. En Valais, il s’agit avant tout de l’autoroute, un axe où vous ne verrez jamais de cyclistes. Les (maigres) infrastructures cyclables existantes, qui se caractérisent principalement par des bandes jaunes, sont financées par les impôts cantonaux et communaux, que tout le monde paie, cyclistes compris.
De plus, le coût d’un aménagement cyclable (environ 10 francs le mètre pour une bande cyclable) est bien inférieur au coût des infrastructures pour le trafic automobile. En termes de coûts généraux, les cyclistes rapportent de l’argent.
D’après l’Office fédéral du développement territorial, les bénéfices externes de la mobilité douce, soit les coûts évités pour le système de santé et pour les entreprises grâce à l’exercice physique, avoisinent 1,4 milliard de francs. En bref, la mobilité douce, contrairement au trafic motorisé, rapporte de l’argent à la société.
Enfin, il n’y a pas deux communautés d’usagers. En effet, la majorité des cyclistes sont aussi automobilistes. Dichotomiser la thématique de la mobilité en deux catégories d’usagers est donc un non-sens. Alors qu’il est aujourd’hui régulièrement question de mobilité durable, unissons-nous pour créer des infrastructures qui soient conformes aux attentes des usagers du XXIe siècle