Taxe touristique d'hébergement: deux défauts majeurs

Mesdames et Messieurs les députés, En contact avec nombre de touristes propriétaires sur le Haut-Plateau depuis fort longtemps, j'ai suivi avec intérêt les débats relatifs à la nouvelle taxe touristique d'hébergement, TTH, qui devra remplacer nos moyenâgeuses taxes de séjour. Je vous félicite d'avoir osé remplacer l'obsolète système actuel, avec ses encaisseurs qui épient les lumières des appartements ou chalets à la tombée de la nuit et se présentent presque comme des inquisiteurs à la porte des vacanciers, par un système moderne et probablement moins coûteux en personnel. La constitution de régions touristiques est certainement aussi un pas important dans la bonne direction. Il faut pourtant encore éliminer deux défauts majeurs de votre projet: – une taxe basée uniquement sur les surfaces des logements n'est pas équitable, car elle traite de même manière un logement neuf de grand luxe et un logement ancien et bien plus modeste; il faut donc introduire, pour une partie prépondérante de la taxe, la base de calcul de la valeur cadastrale; – le plafond prévu à 30 francs par m2 est totalement vertigineux. Si l'on prend comme exemple un appartement de 80 m2 occupé par 4 membres de la famille du propriétaire (hélas pour de trop courts séjours) et qui paient actuellement un forfait de 350 francs à Crans-Montana, la nouvelle taxe prélèverait l'astronomique montant de 2400 francs par an, soit près de 7 fois plus. Une telle majoration, décidée par des députés (ou en cas de référendum des citoyens valaisans) dont la grande majorité ne sera pas touchée par la TTH, constituerait une spoliation des hôtes (privés de droit de vote) qui ont acheté leur résidence à bon prix et qui continuent à faire vivre, outre nos stations, toutes sortes d'acteurs économiques du canton et de tout le pays. De grâce, Messieurs les députés, n'endossez pas l'habit du boucher qui va occire la poule aux œufs d'or, et ramenez le plafond de la taxe à 5 francs le m2, en n'oubliant pas que cette nouvelle formule sera applicable à tous, alors qu'aujourd'hui ceux qui ne résident que quelques jours paient bien moins que le forfait basé sur trente nuitées.