courrier des lecteurs

C'est toi la breloque!

9 août 2012

Je viens d'effectuer un voyage de neuf jours en Russie. Là-bas, j'ai pu suivre un peu les Jeux Olympiques à la télévision. Je ne comprenais bien sûr pas un traitre mot, mais j'ai bien ressenti la fierté des commentateurs, dans la victoire et même dans la défaite des leurs compatriotes. De retour au pays, le premier geste est d'aller à la Poste chercher le courrier et la pile de "Nouvelliste". Dans l'édition du 6 août, je tombe sur le titre barrant la une: "La Suisse gagne ses deux premières breloques". Les sourires de Roger Federer et Nicola Spirig n'empêchent pas mon sang de ne faire qu'un tour. Au rédacteur(trice) qui a choisi ce titre, j'ai eu l'envie de répondre comme le feraient mes grands jeunes: "C'est toi la breloque!" Car selon le dictionnaire, breloque signifie "petit bijou, colifichet que l'on porte attaché à un bracelet ou à une chaîne." Je trouve ce titre désobligeant, je dirais même plus, offensant. J'ose espérer que les prochaines unes, quels que peuvent être les résultats de nos sportifs, ne seront pas inspirés par des champions olymiques du canapé devant la télévision, mais par de vrais amoureux des efforts fournis par ceux-là dont toute la vie est d'aller plus haut, plus vite, plus fort.
par Frédéric Barman, Fully