courrier des lecteurs
Sophisme
25 oct. 2007
La secrétaire générale (pas moins) de "Reporters sans frontière suisse", Mme Thérèse Obrecht fait, dans "L'Invité" du "Nouvelliste" du 17 octobre, une singulière comparaison.
Elle parle d'une récente manifestation à Moscou contre Poutine en disant sa surprise que, cette fois, "tout s'est passé dans le calme, les policiers ayant visiblement reçu des consignes de retenue". Cela quand au même moment, elle apprend "la nouvelle du chaos qui a régné à Berne la veille (l'attaque du cortège de l'UDC par des délinquants en bandes et manipulés). Des batailles de rue, des casseurs et une police débordée". Elle conclut: "Vue depuis Moscou c'était le monde à l'envers. La Suisse d'habitude si lisse est prise de mauvaises passions, tandis que la Russie traditionnellement tourmentée gère ses vieux démons avec un détachement rationnel."
Eh bien non, Madame. Ce n'était pas les pays qu'il fallait comparer, mais leur gouvernement. Il ne faut pas confondre. A Moscou la liberté d'opinion, maintenant, existe quand bien même elle peut contrarier le président de la Russie. A Berne, les autorités de la Suisse ont, en toute connaissance de cause, laissé venir la violence, la pagaille. La chienlit, comme disait de Gaulle en mai 68. Cela pour museler l'expression d'une partie de la population qui va grandissant.
par Blaise Chappaz, Sierre