courrier des lecteurs

Société de l'oubli

10 déc. 2008

Nous oublions toujours les leçons de l'histoire et la crise financière nous le rappelle. Elle montre que nous avons oublié que dans une société la monnaie est le plus simple moyen de faire du commerce. Acheter les denrées ou les outils nécessaires ou vendre notre travail ou ce que nous produisons. La monnaie permet de faire les échanges nécessaires à la vie et à l'homme et personne ne songerait à acheter de la monnaie avec de la monnaie. Pour quoi faire? Je te donne un franc pour le franc que tu possèdes. Où est la vie, où est l'homme dans cette transaction et quelle est son utilité? Or le système bancaire a justement inventé cette pratique. D'abord par le crédit. Puis par la bourse. Je t'achète un titre (une écriture comptable) à un certain prix car j'espère que ce titre va prendre de la valeur et toi tu me le vends car tu penses qu'il va en perdre ou parce que tu as besoin d'argent pour acheter un autre titre. On achète donc de l'argent avec de l'argent. Et il s'est avéré que sans grands efforts, cette pratique est devenue extrêmement rentable. Ce qui a eu pour conséquence que les marchés financiers se sont de plus en plus intéressés aux moyens de faire fortune à l'aide de la monnaie et ont oublié leur mission première qui est de soutenir la production de biens et de services et de favoriser la consommation et l'emploi. Certes il est normal que l'argent prêté ou investi soit rémunéré ou prenne de la valeur, mais il est anormal qu'il ne serve plus qu'à s'auto produire sur le dos de la crédulité ou de la détresse humaine.
par Michel Lambert, Nax