courrier des lecteurs

Sion 2026 – les Jeux ne servent qu'à faire du fric

22 mai 2018

Ce projet est parti d’une initiative privée portée par des acteurs économiques. La collectivité publique n’a pas à subventionner un projet qui ne servira que des intérêts privés. Aucune nouvelle infrastructure en faveur de la population ne sera construite. Les contribuables valaisans n’ont pas à verser 100 millions pour amorcer la pompe à fric, aux bénéficiaires des retombées évaluées à 2 milliards, à y participer.

Les récents Jeux ont débouché sur un résultat équilibré pour le budget organisationnel. Le budget a été vérifié et validé par le Conseil fédéral et des experts financiers. La contribution du CIO selon celui-ci devrait s'élever à 925 millions en 2026. Le budget actuel prévoit 525 millions. Le comité de candidature sur les conseils du CIO déclare pouvoir économiser 200 à 300 millions. Précédemment un chiffre de 500 millions a été articulé. Le comité de candidature souscrira une assurance (300 millions) pour couvrir un déficit. Avec tant de certitudes, pourquoi est-il nécessaire d'avoir une réserve de 715 millions? Renoncer au milliard de la Confédération est une évidence.

Et si un doute subsiste quant à un dépassement des coûts, pourquoi ne pas solliciter Christian Constantin, à l’origine de ce projet, qui dans son ouvrage Je voulais vous dire, en page 19, déclare: «Qu’avons-nous à perdre si nous réalisons ces Jeux olympiques? Rien, j'en suis certain, car nous trouverons de nombreuses garanties financières et nous dépenserons peu, comparativement à des Jeux olympiques du passé.» La preuve par l’acte: qu'il engage sa fortune estimée entre 250 et 500 millions.

La location du village olympique est de 20 millions. Le loyer mensuel, avec un délai de remise et de restitution des appartements de 2 mois, sera de 12 000 francs. Il convient d'offrir des conditions attractives pour intéresser des promoteurs. Vraiment les Jeux ne servent qu'à faire du fric.
 

par Marie Clivaz, 1893 Muraz