courrier des lecteurs

Roger, des chiffres et No Billag

24 janv. 2018

J’ai vu Roger à l’Open d’Australie! J’ai déboursé 365 dollars pour assister à deux quarts de finale. Coïncidence cocasse, 365 francs, ce sera le montant de la redevance audiovisuelle dès le 1er janvier prochain. Cette même redevance qui a également permis aux Suisses de suivre les matches du Bâlois dans leur propre langue, sur la RTS, SRF ou RSI. Est-ce que cela sera encore le cas l’année prochaine?

L’initiative No Billag souhaite couper 75% des recettes de la SSR. Elle menace la survie même du service public. La publicité et les abonnements seraient des solutions irréalistes pour combler un manque à gagner de 1,2 milliard de francs. Rien que pour le sport, les téléspectateurs devraient d’ailleurs débourser bien plus que le montant actuel de la redevance pour avoir une offre similaire à celle de la SSR.

Continuons avec les chiffres, puisque les quotes-parts de la redevance sont publiées par l’OFCOM. Impossible donc de mentir sur les effets directs d’une acceptation de No Billag: les trois radios valaisannes perdraient au total 5 millions de francs, alors que Canal9 serait privé de 4 millions de francs, soit plus de la moitié de ses recettes annuelles.

En 2015, une forte mobilisation avait permis à Canal9 de récolter quelques 400 000 francs et contrer l’effet de l’abandon de la taxe volontaire des abonnés Netplus. C’était toutefois moins qu’espéré et 10 fois moins que ce qui serait nécessaire en cas de oui à No Billag. Il est donc illusoire de croire que ces médias peuvent survivre sans soutien public. L’information locale n’est pas rentable, mais ô combien importante.

Les griefs des initiants contre la SSR ont été entendus. Débattons du service public, mais ne le menaçons pas, ne sacrifions pas non plus des milliers de places de travail à travers tout le pays et ne tuons pas nos médias régionaux: le 4 mars, rejetons cette initiative dangereuse.

par Maxime Moix, député-suppléant PDC, 1963 Vétroz