courrier des lecteurs

Retrouver du sens

2 août 2021

Nous percevons chaque jour les conséquences désastreuses de nos sociétés du jetable, du loisir immature, de l’abondance et du mythe de la croissance infinie. Jean-Jacques Rousseau a déjà défendu que les progrès ont corrompu la nature simple et vertueuse de l’homme. Mis dans le contexte de l’époque, c’était très audacieux.

Aujourd’hui, un jeune n’est plus du tout certain d’avoir la même espérance de vie que ses propres parents et s’angoisse de devoir prendre des décisions futures dans un contexte difficile, voire condamné. En termes d’avenir souhaitable, même la mort est plus enviable quand elle libère des souffrances physiques.

Notre société contemporaine rejoint la fiction, nous arrivons à un point où, de 7 à 77 ans, nous avons l’impression de vivre dans un mauvais Marvel, amputé du superhéros pour nous sauver des conséquences d’une situation environnementale inextricable. Nous ne pouvons plus mentir longtemps à la nature ni aux lois de la physique. 

Face à une nature qui a survécu à cinq extinctions de masse, l’esprit de compétition de la sixième en cours me semble assez risqué, les forces en présence sont suffisamment éloquentes pour mettre l’environnement avant l’humain. Même le social est à redéfinir. Qui dépend de qui? La question n’est pas audacieuse et reste ouverte.

Posée ainsi, la question répond à la solution. Nous sommes obligés, par le constat, collectivement et sans distinction de classe ou d’âge, d’être force de solutions nouvelles et de ne plus miser sur les conventions économiques récentes. En l’occurrence, elles passeront par des régulations actives ou les intérêts de certains ne prévalent plus sur la collectivité. Le sens est à ce prix, pour toutes et tous. 

par David Guglielmina, Martigny