courrier des lecteurs

Une Eglise pauvre ne peut-elle pas aider les pauvres?

6 juin 2013

Dans «Le Nouvelliste» du lundi 3 juin, le conseiller d'Etat Paul Niderberger l'a affirmé, non pas sous forme interrogative mais sous forme d'affirmation. Il le disait à l'occasion du 150e de la Conférence des évêques suisses. Cette remarque je la mets en lien avec «Le Nouvelliste» du 31 mai qui annonce dans un communiqué que le canton du Valais attribue 420'000 francs pour le diocèse de Sion et 60'000 pour l'Eglise réformée. En lien avec les textes bibliques de ce dernier dimanche où Jésus n'a «jamais vu une telle foi en Israël» de la part d'un centurion romain (étranger et envahisseur); une des lectures nous disait également comment accueillir et répondre aux besoins de l'étranger… Ce que je crois : a) Sans argent, une Eglise pauvre peut malgré tout être proche des pauvres; vivre avec eux; faire un bout de chemin ensemble. Sans argent, elle peut aussi accueillir, ouvrir ses églises, ouvrir ses locaux aux personnes étrangères, aux pauvres, aux exclus. Elle peut et elle doit! b) Si l'Eglise diocésaine de Sion et l'Eglise réformée mettent réellement en pratique cet accueil et ce soutien aux personnes défavorisées; si elles se laissent interpeller voire déranger, ce soutien du canton est bon (peut-être faible?)… et je peux même soutenir l'idée de Mr Paul Niderberger qui propose un impôt ecclésial obligatoire. c) Si M. Vincent Pelligrini (aussi dans «Le Nouvelliste» du 1er juin) craint que l'islam se radicalise en France (donc certainement en Suisse; donc certainement en Valais), le canton doit relever ce défi en soutenant également les communautés musulmanes du Valais qui possèdent les mêmes qualités d'accueil. Ainsi ces communautés musulmanes ne risqueraient pas d'être soutenues voire guidées par des pays prônant un radicalisme douteux. C'est à chacun de nous chrétien, musulman ou sans appartenance, de façon personnel, à soutenir les pauvres et accueillir l'étranger. Il nous revient également de rappeler, par nos prises de position ou nos votes, à nos diverses instances politiques ou religieuses, leur devoir d'assistance et d'accueil.
par Emmanuel Theler, animateur pastoral HLM