courrier des lecteurs

Raisin de table

4 sept. 2020

C’est presque le temps des vendanges… Et les producteurs ont de la peine à écouler cette année encore le fruit de leur labeur. Les caves sont pleines, le raisin abondant… Tant mieux direz-vous! 

Mais, car il y a un mais, il est très difficile de trouver, dans ce pays de Cocagne, du raisin de table à un prix accessible. Sauf si vous allez dans les grandes surfaces, des grappes étrangères à moins de 3 francs le kg. 

Il y a trois ans, je passais entre Chamoson et Riddes et, voyant des vignerons, me suis arrêtée avant de prendre l’autoroute. A ma demande d’acheter quelques grappes, je fus accueillie chaleureusement par le maître des lieux qui me choisit 3 ou 4 grappes en me précisant que c’était du chasselas et du pinot. Au moment de payer, il n’a rien voulu. S’ensuit une discussion sur la beauté du lieu et la qualité du terroir. Il ouvre une bouteille(!) et on la boit assis sur l’arrière du break, fantastique. Ce Monsieur m’explique qu’on est sur sa parcelle et que par ailleurs il est responsable du Domaine de l’Etat, de l’autre côté de la route. 

Depuis, dans ma région, je n’ai jamais trouvé du raisin de table directement à la vigne ou sur les marchés à un prix accessible à mon porte-monnaie de retraitée AVS. Soit on n’a pas le temps, soit on ne détaille pas. Pourtant, je suis prête à donner 5 francs le kg pour du raisin de table, à la vigne ou au marché. Pas possible? Trop compliqué? Je ne sais pas. Valaisanne de cœur, mais pas de souche… Je n’ai pas de vigne, pas de verger, mais suis prête à payer le prix sur le terrain. On trouve des bananes et des pommes à 2 ou 4 francs le kg, pourquoi pas du raisin d’ici? 

Je suis sûre que si tout le monde joue le jeu et fait un effort, les familles consommeront avec plaisir des tonnes de raisin local qui n’iront pas encombrer les cuves cet automne!» 

par Fabienne Guinnard, Martigny