courrier des lecteurs

Quel avenir pour le vignoble Suisse?

24 août 2021

 Les perspectives sont inquiétantes. Malgré les paiements directs, les viticulteurs ne couvrent plus leurs frais de production, qu’ils ont pourtant compressés ces dernières décennies en mécanisant et en employant de la main-d’œuvre étrangère. Depuis quelques années, bien des vignes ne sont plus travaillées et les pertes d’exploitation sur la récolte 2021 vont encore accentuer la tendance.

Les citadins ne veulent plus entendre parler de pesticides. Ils veulent des vignes cultivées de façon biologique, enherbées et peuplées de faune indigène, ce qui augmente les coûts.

Berne nous dit que les contingents d’importation sont intouchables car nous ne faisons pas le poids contre la pharma, l’horlogerie ou l’industrie du lait.

La consommation s’effrite et le rapport qualité/prix des vins étrangers – amplifié par les subsides de l’UE afin de les promouvoir en Suisse – est tellement à leur avantage qu’on s’habitue malheureusement à voir des actions aux rabais démesurés.

Les vignes se plantent pour 30 à 50 ans (voire plus) et l’investissement représente en moyenne 150 000 francs par hectare.

Que verront nos enfants et petits-enfants pousser sur nos terrasses: du chanvre, des kiwis ou des panneaux solaires?

Le temps presse: pour une fois, Verts, socialistes, PDC, PLR et UDC devraient être du même avis afin de sauver la branche. Si rien n’est entrepris, les vignes suisses (ces «jardins potagers», comme les viticulteurs de nos pays voisins aiment bien les qualifier) continueront progressivement et inexorablement à être laissées en friche avant de disparaître. 

par Spahni Jacques, courtier en vins, 1950 Sion