courrier des lecteurs

Quand les collectivités publiques ne montrent pas l’exemple

14 nov. 2021

 Le 29 octobre 2021 était la Journée mondiale de l’AVC et j’ai pensé au mari d’une de mes amies qui, à l’aube de ses 40 ans, a été victime en août 2020 de cette maladie pernicieuse. A la suite de cet événement traumatisant, la vie reprend gentiment son cours après de longs mois d’hospitalisation, le retour à la maison est confirmé et gentiment une reprise partielle du travail est tentée.

Mon amie m’annonce, à ma grande surprise, que son mari a reçu le congé de la part de son employeur, une commune du Valais central. Les raisons invoquées? Je cite: «Cette décision faisant suite à votre longue absence maladie.»

Aurions-nous pu espérer que les collectivités publiques montrent l’exemple? Pourquoi une telle décision a été prise, sachant que nous avons des assurances qui soutiennent ce genre de situation? Aucune annonce de cas précoce n’a été faite auprès de l’assurance invalidité. Est-ce que cela aurait donné l’opportunité à une personne cérébrolésée de pouvoir retrouver une vie plus ou moins active? Nous ne le saurons jamais, car la volonté, dans ce cas de figure, n’était clairement pas d’aider et de soutenir, mais de se débarrasser d’un «problème».

Je n’ose même pas imaginer comme il a dû être difficile pour ce papa de devoir expliquer à ses deux enfants de 6 et 10 ans qu’il n’a plus de travail, car il a été malade trop longtemps. Comment leur faire comprendre que les raisons qui les ont inquiétés, angoissés et fait pleurer il y a à peine quelques mois auront encore d’autres répercussions sur leurs vies…

J’espère que ces «décideurs» n’auront pas à expliquer à leurs enfants la définition des mots humanité et compassion, car ça risquerait de les mettre fortement dans l’embarras pour autant qu’ils aient un tant soit peu des valeurs… Triste époque. 

par Andrade Susana, 1950 Sion