courrier des lecteurs

Pour qu’un don reste un don

11 mai 2022

Cela fait des années que je possède une carte de donneur d’organes, et pourtant je voterai non à la nouvelle loi sur la transplantation. 

On se souvient du scandale qu’avait provoqué la révélation par le procureur Dick Marty d’un trafic d’organes réalisé sur des prisonniers lors de la guerre du Kosovo. Je présume que le consentement de ces condamnés à mort n’était pas particulièrement explicite… 

Et que dire des révélations du Covid, qui nous a appris que l’utérus de femmes ukrainiennes était utilisé pour porter l’enfant de riches Occidentaux stériles. Je doute que la misère matérielle favorise le consentement libre de ces femmes traitées surtout comme des réservoirs d’organes reproducteurs, c’est-à-dire comme des esclaves. 

Certes, nous n’en sommes pas encore là en Suisse. Mais j’aime que mon don soit encore un don et non un dû. Pourquoi me prendre sans mon consentement, ce que j’accepte volontiers de donner librement? Puisque la seule liberté qu’accordera la nouvelle loi à mes proches ou à moi est de dire non au prélèvement, c’est donc un non que je glisserai dans l’urne.

par Jean-Charles Zay, Sion