courrier des lecteurs

Remettre l’Eglise au milieu de l’école

15 févr. 2016

En décembre 2015, M. Freysinger accompagné de MM. Lovey et Abegglen ont signé une convention entre l’Ecole valaisanne et les Eglises reconnues. Ce document, censé formaliser une situation actuelle, renforce en réalité le rôle des Eglises dans les écoles valaisannes.
En effet, la convention impose notamment : (1) une généralisation de l’usage de « spécialistes » issus de l’Eglise pour les cours de religion non confessionnels à l’école primaire ; (2) une augmentation des journées catéchétiques de 7 à 11 jours et ; (3) de conditionner l’engagement des enseignants des cours « d’Ethique et de cultures religieuse » à une habilitation de l’autorité religieuse. Sur le fond, il y donc bien une volonté du DFS de remettre l’Eglise au milieu de l’école.
Sur la forme, le choix d’une convention, qui échappe à tout processus démocratique, interpelle. On se souvient que le Grand Conseil a longuement discuté du niveau exigé pour rejoindre le collège ou de l’effectif des classes pour l'enseignement de l'allemand au CO. Apparemment, quand il est question de l'enseignement religieux, la consultation et le débat sont mis de côté.
Finalement, on doute que la convention pourra réellement être appliquée au vu de la pratique actuelle, et des ressources des Eglises. Mais est-ce là son but ? Il apparaît plutôt que le Chef de Département a utilisé cet accord comme support à son discours politique, pour mettre de côté celles et ceux qui ne possèdent pas la « religion locale ».
Dans le contexte actuel de crise migratoire, il est plus que nécessaire de trouver une manière de vivre ensemble, sans remettre en question nos valeurs et nos libertés. L’Evêque a d’ailleurs appelé à l’accueil des migrants. Mais accueillir les enfants des migrants, c’est aussi leur permettre de vivre une scolarité qui laisse la place à toutes les confessions et dans laquelle ils ne sentent pas mis à l’écart.

Florian Chappot

par Florian Chappot, 1950 Sion