Les « valeurs chrétiennes » : autant de gauche, du centre que de droite

L’avantage avec les « valeurs chrétiennes », dont certains se revendiquent abondamment durant la campagne aux élections cantonales actuellement en cours, c’est qu’elles échappent à toute classification politicienne. Aucun parti ne peut se les accaparer pour lui seul.
Car à côté du respect de la vie humaine, depuis sa conception jusqu’à son terme, et de la vision du mariage et de la famille basée sur la relation stable et féconde entre deux personnes de sexes différents, l’Évangile et l’enseignement social des Églises placent au cœur de leur message : la solidarité et la fraternité ; la justice sociale envers tous, surtout les plus faibles et les plus démunis ; l’égalité en dignité, en droits et devoirs de chaque personne humaine, quels que soient son sexe, sa nationalité, son niveau social ou sa confession ; l’accueil de l’étranger, de l’émigré, de la veuve et de l’orphelin ; la liberté individuelle, le travail et la responsabilité de tous au service du bien commun, avec la mise en œuvre de la subsidiarité ; la réflexion rationnelle et scientifique éclairant les convictions de foi ; l’engagement en faveur de la sauvegarde de la création et de l’écologie intégrale ; le travail pour la paix entre nations et pour la liberté religieuse ; l’ouverture « catholique-universelle » aux autres êtres humains, tous membres de la même humanité, au-delà de l’égoïsme, de la peur et du repli sur soi, etc…
Je me réjouis beaucoup lorsque les responsables des partis affirment vouloir mettre en œuvre dans leur gestion de la cité l’une ou l’autre de ces valeurs, d’autant qu’elles se retrouvent dans leurs divers programmes. Car il y a des sympathisants des valeurs chrétiennes dans l’ensemble des formations politiques valaisannes.

Abbé François-Xavier Amherdt
Professeur de théologie à l’Université de Fribourg