courrier des lecteurs

Le progrès

28 mars 2015

Dans le roman Soumission, Houellebecq imagine que l'élection d'un président musulman, en France, est précédée de tractations examinant les aménagements juridiques à opérer. Par exemple, l'un des personnages relève qu'à côté du « mariage républicain, une union de deux personnes, homme ou femme », existera « le mariage musulman, éventuellement polygame, reconnu comme valide, et qui ouvrira des droits. » La polygamie… pourquoi pas ? Dans notre société libérale, l'Etat n'a pas à faire la morale et imposer un mode de vie pour seulement deux personnes. Tout citoyen ouvert d'esprit doit être tolérant. De plus, comme le dit notre conseillère fédérale, la loi doit aussi s'adapter à l'évolution de la société. Les scientifiques nous montrent la merveilleuse faculté d'adaptation des animaux de la jungle ; l'homme, l'être le plus évolué, n'a donc pas à rester prisonnier de schémas passéistes issus d'une morale judéo-chrétienne rétrograde. Un Conseil fédéral progressiste avance un pas vers l'avenir : le mariage pour tous. Mais pourquoi ne pas faire cesser une injuste discrimination, et défendre tous les mariages? Certes, le PS soutient déjà toutes les familles, dit le camarade Bourgeois, « quel que soit le modèle choisi : classique, monoparental, concubinage ou homoparental. » Alors, pourquoi pas le modèle polyparental ? Il est vrai que les mentalités sont hélas difficiles à changer. Si la France a abandonné l'idée ridicule et conservatrice que la différence des sexes était centrale dans le mariage, elle l'a cependant maintenue en politique. Les Français ont dû récemment élire un binôme « homme/femme ». Les plus avancés sur l'avenir oseront-ils le « binôme pour tous » ? Jean-Charles Zay, Sion
par Zay Jean-Charles, Sion