courrier des lecteurs

Des mots tordus

27 nov. 2007

Fascisme, un terme sorti des oubliettes de l'histoire. Une réalité historique, mais aussi une figure de discours. "Facho" dans sa version argotique. Fascisme, une redoutable arme sémantique, utilisée essentiellement d'invective à l'égard de l'adversaire idéologique. En fait, ceux qui font usage dans leur rhétorique de ce mot veulent dire "nazi". Grave erreur! Le fascisme institué en Italie de 1922 à 1943 par Benito Mussolini, militant bolchévique apprécié de Lenine, n'avait qu'un rapport lointain avec le nazisme hitlérien, notamment pour ce qui concerne la démesure génocidaire. A signaler que l'emploi systématique de fascisme pour nazisme est le fleuron le plus prisé de l'arsenal linguistique de la gauche, de cette gauche en proie au spleen existentiel. Pour mettre de l'ordre dans la politique, il faut d'abord en mettre dans la sémantique, empêcher certaines officines de communication, ferrées de pensée unique et de politiquement correct, d'utiliser d'une façon libertaire des mots au sens châtré dans le seul but de désinformer et de créer un consensus pour traiter un parti ou un politicien comme un pestiféré autour duquel doit être établi un cordon sanitaire. Tordre les mots pour mieux tordre les esprits...
par Edy Erismann, Bex