courrier des lecteurs

Comme une gifle

25 févr. 2017

Moi, je ne suis pas Valaisan d’origine, je le suis par adoption. Cela fait 18 ans que je vis dans ce canton, avec une petite escapade juste à sa lisière durant 2 ans. J’ai tout de suite été frappé par les Valaisans, ces gens qui te font confiance en un clin d’œil, qui te tutoient en un éclair et te prennent par l’épaule pour rigoler un bon coup. J’étais tombé au milieu de ce fameux village d’irréductibles, si cher à Goscinny et Uderzo.

Aujourd’hui, je suis encore frappé, mais différemment, en plein visage, comme une gifle, par ceux qui calomnient un des leurs, simplement parce qu’il a été ce valaisan qui a fait confiance. Des types lui ont joué des sales tours, ont fait et dit des choses répréhensibles, mais c’est lui qui ramasse, comme si vous étiez responsable des faits et gestes de votre voisin !

On le calomnie encore parce qu’il a valorisé le courage d’un homme qui a reconnu sa faute d’avoir trompé le fisc, alors que ces mêmes gens mettent sur un piédestal un autre qui a trompé sa femme. «Chez ces gens-là» (comme disait Brel), l’argent est au-dessus du cœur, au-dessus de l’amour. Tromper le fisc vaut la damnation éternelle, tromper l’amour de sa vie, c’est pardonnable, même pour ceux qui ne croient pas en la Miséricorde divine!

On lui reproche encore de ne pas avoir tenu sa promesse d’un milliard: encore de l’argent! On lui reproche de chanter pour nourrir les enfants affamés! «Chez ces gens-là» a-t-on vraiment l’esprit valaisan? Je me le demande…

par Olivier Dehaudt, 1971 GRIMISUAT