courrier des lecteurs

Attentats en Norvège: petite réponse à PascalDécaillet

28 juil. 2011

J'avoue, la nausée parue dans le Nouvelliste du 27 juillet de Pascal Décaillet m'a foutu la gerbe. Pas étonnant diront ceux qui m'apprécient et ceux qui le connaissent. J'ai dû lire deux fois le texte de Pascal Décaillet pour être certain d'avoir vraiment compris le propos. Celui-ci est finalement simple: le PS fait de la récupération sur le drame d'Oslo et OF ne mérite pas l'opprobre de la gauche (je passe sur les piques relatives au service public, une constante dans sa phraséologie). Comment, au moment où un gouvernement de gauche est visé par un attentat et quand une tuerie est perpétrée contre un camp de jeunes travaillistes, comment peut-on ainsi attaquer la gauche et ne pas écrire un seul mot de compassion pour ces personnes de gauche qui ont été visées et tuées. Certes, c'est une politique démocratique, l'Etat qui a aussi été visé, mais fondamentalement dans les faits meurtriers et dans la folle idéologie du tueur ce sont les idées d'ouverture, de paix et de justice qui sont dans la ligne de mire. Des idées de gauche. Au lieu de cela, une défense d'OF. En oubliant que le conseiller national UDC a posé avec son fusil sur son lit. En oubliant les propos haineux tenus récemment en France. En oubliant la publicité éhontée qu'il s'est fait à l'occasion d'un très invraisemblable attentat. En oubliant les nombreux appels à l'intolérance qui sont son fond de commerce et celui de son parti. Monsieur Décaillet, par votre oubli volontaire de rendre hommage aux jeunes de gauche tués c'est toute une partie de la population que vous insultez. Par votre complaisance envers un des tribuns xénophobes c'est à toute une politique réac que vous donnez votre caution. C'est votre droit, je suis démocrate. Mais de grâce épargnez-vous vos leçons de morale politique. Dans cette affaire, les cibles ne sont pas anodines, le tueur est fou certes, mais il a forgé sa folie et son identité sur un terreau politique très clair et vous le savez. Et il est des personnes qui passent leur temps à inciter à la haine de l'étranger, du pauvre exclu, du chômeur et de ceux qui prétendument abusent des assurances sociales. Si ces "incitateurs" n'appuient pas sur les gâchettes ils préparent le terrain. L'oublier c'est soit être aveugle soit être complice. Basta.
par Yves Ecoeur, PSVr, Martigny