courrier des lecteurs

Pétarades

6 août 2019

Il y a les méfaits des dérèglements climatiques, de la toxicité des pesticides, de l’agriculture intensive, des pollutions lumineuses, je me situe, et ce pour faire diversion, parmi les suppôts des pétarades intempestives, pour mieux dire, des péteurs (oserais-je féminiser ce mot!) à deux et quatre roues.

Quelle jouissance, mes aïeux! Que de tourner sur la place des Potences au volant de mon beau carrosse, toutes vitres baissées, la musique à donf… de sentir mon ventre se gonfler des vibrations de mon engin… retenant mon souffle… encore et encore… et jouir… et péter… enfin… au vu et au su de tout le voisinage! Pour, avec volupté, recommencer au prochain giratoire. 

Cette jouissance se trouve démultipliée les samedis et dimanches sachant que les citoyens ordinaires se prévalent ces jours-là d’un orgasme «ordinaire» dont les uniques conséquences sonores ont pour mérite d’augmenter éventuellement la courbe démographique, ce qui en soit est parfaitement banal.

Les péteurs à deux roues se doivent, pour des raisons sécuritaires, de revêtir survêtement et casque à visière. Cette frustration est compensée par des pets (arades) dont le volume sonore est proportionnel à la vitesse du véhicule… si… si je vous dis…
Joseph Pujol, pétomane célèbre et tombé dans les oubliettes de l’histoire, avait au moins le mérite de jouer «Au clair de la lune»… avec son postérieur.

Messieurs de la police… allons…

par Morard Maryline, 1950 Sion