courrier des lecteurs

Permis pour chiens: une énormité

17 avr. 2008

Depuis le drame d'Oberglatt, trop de personnes font de tous les canidés des prédateurs pour l'homme, véhiculent des idées d'insécurité et surtout, exploitent cette phobie. Détentrice d'un chien depuis quinze ans, j'ai l'impression de vivre en plein régime soviétique quand je vois des énormités comme un permis pour achat et détention d'un chien. Je suis révoltée en tant que citoyenne d'un pays dangereusement complaisant face à la criminalité (il n'y a qu'à voir l'issue des procès), à l'insécurité, à la violence des jeunes et à la délinquance en général. Révoltée surtout de voir qu'on aurait certes mieux à faire que d'ennuyer le monde pour quelques dérapages canins. Dérapages certes graves pour certains, mais qui mettaient généralement en cause des molosses, que l'initiative de l'Avprc veut justement réhabiliter, allant contre le canton qui a pris la sage décision de les interdire. Il y a tellement d'autres chiens pouvant faire le bonheur d'une famille, dans des meilleures conditions de sécurité. Un tel permis serait porter un coup indamissible à la liberté qu'on est en droit d'attendre d'un pays démocratique. Ce serait encore favoriser l'illégalité à force de presser sur le clou des contraintes, favoriser aussi l'explosion de soi-disant spécialistes, dresseurs et autres comportementalistes (depuis quelques temps les journaux en regorgent). Sans compter que de toutes parts, il faudrait à nouveau passer à la caisse et que la mise en place et surtout l'application de mesures aussi draconiennes ne pourraient se faire sans instaurer un état policier.
par Marlyse Zbinden, Mayens-de-Sion