courrier des lecteurs

Parents "responsables"

10 juil. 2011

C'était par un beau dimanche d'été, aux abords d'un sympathique point d'eau en Valais. Pique-nique en famille, baignade et jeux pour les enfants... plein de bonne humeur... Un ami (on l'appellera A.) s'approche de l'eau pour se rincer les mains et tout à coup on l'entend crier " Avec qui est cette petite... ? ". Surprises, quelques personnes aux alentours lèvent la tête et aperçoivent une jeune enfant dans l'eau, le visage déjà à demi enfoui. N'écoutant que son courage, A. se précipite à l'eau jusqu'à la poitrine avec tee-shirt et short, attrape le petit corps qui a coulé complètement pendant un instant, l'extirpe de l'eau juste à temps et le transporte jusqu'à la berge. Il dépose à terre la petite fille d'environ 6-7 ans et avant qu'il ne la lâche, l'enfant, transie de peur lui murmure : " Merci beaucoup monsieur... "... A. n'imagine pas la laisser seule et regarde alentours si quelqu'un se préoccupe de cette enfant. Une maman, venue de plusieurs dizaines de mètres s'approche tranquillement et l'enfant se réfugie auprès d'elle. Les deux partent en direction du reste de la famille qui pique-nique paisiblement... Les touristes et autres promeneurs spectateurs de la scène remercient le sauveteur du regard ou d'un petit geste de félicitation mais la famille de la fillette ne le regardent même pas un instant... De retour près de moi A., encore un peu choqué du manque de responsabilité des parents, se déshabille pour faire sécher ses vêtements. Dans les poches de son short, il découvre un porte-monnaie dans un piteux état, des billets de banque et des cartes de crédit détrempés, mais surtout un téléphone portable foutu qui ne supportera pas le " passage à la flotte ". A. déclare qu'il " s'en fout " des biens matériels et que l'important c'est que la " petite " aille bien. Tout au long de l'après-midi les parents passent à plusieurs reprises près d'A. mais ne lui adressent même pas un regard... C'est navrant... " Tu te rends compte qu'aujourd'hui tu as sauvé une vie... ? c'est ça qui est important."
par Sylvie Ribeiro, Martigny-Croix