courrier des lecteurs

Ne soyons pas dupes

19 mai 2021

Il y a un siècle, la majorité de la population était agricole, vivait en autarcie et pratiquait sans le savoir la permaculture et l’élevage super bio de survie. En ce temps-là, disettes et sous-alimentation étaient monnaie courante car les récoltes n’étaient pas traitées et donc souvent irrégulières et trop maigres pour répondre aux besoins de base des gens.

C’est ce système de production que les initiants voudraient promouvoir, alors qu’il n’y a plus qu’un petit pourcentage de paysans en Suisse pour nourrir la population. La grande majorité des habitants de notre pays est improductive sur le plan agricole et citadine de surcroît… Certes, «on pourrait importer ce qui nous manquerait et… en bio» disent les dangereux rêveurs, auteurs des deux initiatives phytos. Ils parlent de ce bio étranger pas plus sain que les denrées bios ou même de culture intégrée produites chez nous… Ils parlent de ce bio importé qui viendra gravement concurrencer le bio suisse et faire baisser les revenus déjà très bas de nos paysans, bios et conventionnels.

Nous mangeons déjà actuellement des fruits et légumes importés traités avec des produits interdits en Suisse. Et comment espère-t-on «tracer» ces denrées?

Ces marchandises sont cueillies par des ouvriers payés de 5 à 8 fr. /h (en Suisse, un ouvrier agricole coûte au patron 20 fr./h). De plus, elles auront voyagé en camion, avion ou en bateau cargo. Cette solution au bilan écologique déplorable a été imaginée par des gens déconnectés de la réalité de la terre qui veulent faire croire aux gens que leur assiette sera dès lors exempte de résidus de pesticides. Elle sera surtout moins garnie, moins variée, moins équilibrée et bien plus chère. 

Pour éviter ce scénario catastrophe pour les agriculteurs et les consommateurs, votons 2 x non le 13 juin.

par Devenes Gérard, 1996 Fey