courrier des lecteurs

Munissez-vous d’un utérus et ainsi nous pourrons discuter

3 nov. 2018

Monsieur Pellegrini nous offre une fois de plus son avis éclairé au sujet de la délicate question de l’avortement, en citant le Pape François qui «veut susciter un réveil des consciences et un vrai débat». Pour rappel, la définition de «débat» est une discussion organisée autour d’un thème. L’encart de Monsieur Pellegrini n’apporte que jugement et condamnation morale, sans soulever aucune question.

«Interrompre la grossesse signifie descendre quelqu’un directement»; «C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème». Les propos du pape rapportés par Monsieur Pellegrini ne laissent aucune place au débat et au questionnement.

Au nom de quel droit ces hommes se permettent-ils de tels jugements? Le pape François, tout Saint-Père qu’il soit, n’est qu’un père spirituel et non dans sa chair. Et je doute que Monsieur Pellegrini ait la moindre idée des souffrances que peut induire une procédure d’interruption de grossesse, quel qu’en soit le motif.

Puissent ces hommes, si prompts à juger, se rappeler que certains de leurs semblables sont fort vaillants lors de la conception de cet embryon de vie, mais brillent par leur absence une fois cette vie mise au monde. Munissez-vous d’un utérus, et ainsi, peut-être, nous pourrons débattre de la maternité et de l’avortement.

par Malika Bonvin, 1926 Fully