courrier des lecteurs

Loups hybrides

26 mars 2018

Au sujet de l’article du 24.03.18 dans Le Nouovelliste : “Y a-t-il des loups hybrides dans les Alpes?”

Pour lui, la conservation de la biodiversité transforme les agriculteurs en de “simples paysagistes” et les grands prédateurs n’ont – sans l’ombre d’un doute – pas leur place en Suisse. Bref, populisme et protection de la nature font rarement bon ménage: il n’y a pas grand-chose à attendre de l’UDC Franz Ruppen qui a porté cette interpellation au Conseil fédéral.

Mais là où le bât blesse, c’est qu’il est suivi par un cortège de représentants des milieux de la chasse. Quelle est la volonté des chasseurs valaisans, pour relayer sciemment ces résultats fallacieux, lacunaires, réalisés par un laboratoire douteux et depuis longtemps contestés par l'ONCFS français? Embrouiller encore un peu plus le débat? Amener une paranoïa générale autour du grand prédateur?

Aucun échantillon de loup hybride n’a été découvert en Suisse, sur 72 individus analysés. Les scientifiques mandatés pour ces examens sont indépendants, les résultats publiés et les échantillons archivés par l’OFEV, pour pouvoir être analysés à nouveau en tout temps. Bref, aucun grand complot là-dedans, contrairement à ce que semble vouloir nous faire penser les personnes interviewées dans l’article du 24 mars, Monsieur Charly Sierro en tête.

Arrêtons de trouver la moindre brèche pour céder à l’hystérie, cessons de brandir des chiffres que l’on sait faux pour rompre intentionnellement le dialogue, investissons cette énergie pour mettre en place les stratégies de cohabitation avec les grands prédateurs et les représentants des disciples d’Hubert pourront peut-être, un jour, retrouver l’image de “protecteurs” de la nature dont ils se targuent pourtant depuis bien longtemps.

Kilian Junker

par Kilian Junker, 1957 Ardon