courrier des lecteurs

le crucifix, et après...

22 août 2017

Tant de polémique pour une histoire de crucifix, qui qu'on le veuille ou pas, marque une identité religieuse pour les croyants, prête à la longue à sourire ou même à avoir des aigreurs d'estomac. Heureusement que, d'un autre côté, nous ne sommes pas autant réactifs au port du voile des femmes musulmanes accueillies en Valais et qui marque lui aussi une identité religieuse, et que nous tolérons sans problème aucun... De plus, le crucifix n'est bien qu'une représentation et n'a rien à voir avec ce que l'on appelle la "foi chrétienne" qui elle ne se révèle que dans les actes du quotidien, dans notre capacité de tolérance et/ ou de compassion envers toutes et tous.
Bien plus important que l'histoire du crucifix est le changement qui aura lieu bientôt concernant la prière du Notre Père, et qui de "Ne nous soumets pas à la tentation" deviendra : "Ne nous laisse pas entrer en tentation". Ce changement, ainsi que René Girard a tenté de l'expliquer depuis bien longtemps, impliquera que chacun soit responsable de ses actes et de leurs conséquences et non que Dieu soit toujours accusé de tous les maux ou de toutes les misères, comme une victime expiatoire bien pratique en finalité. L'homme ainsi plus responsabilisé de lui-même pourra choisir en toute conscience de se corriger de ses défauts et erreurs et grandir ou de ne rien faire et stagner... et dans cette affaire-là, ni Dieu, ni les crucifix n'y changeront rien, le problème ne se trouvant généralement pas "hors" de l'homme, mais bien en lui.

par chantal senn, 1920 martigny