courrier des lecteurs

Le «C» du PDC

7 nov. 2020

Le PDC, abandonne son «C» au motif que la référence chrétienne du «C» freinerait l’adhésion des électeurs urbains. A la place, ce sera «Le Centre» qui, on l’espère, devrait ratisser plus large. Vraiment?

Le risque existe que l’opération fasse perdre davantage de voix qu’elle en engrange. Sur quoi repose l’idée que le «C» de centre recouvrirait le «C» de chrétien? Sans appartenir à ce parti, j’y ai quelques amis, certains bien ancrés à gauche, d’autres marqués à droite; ce qui ne surprendra personne, et s’explique par le fait que le Christ était résolument de gauche, il suffit de lire les Evangiles pour s’en convaincre, tandis que l’Eglise roule à droite depuis seize siècles. S’appeler «Le Centre» revient donc à perdre une identité forte pour laisser dépendre son positionnement de celui des extrêmes. 

A la limite, n’aurait-il pas été plus pertinent d’assumer carrément cette dispersion des sensibilités qui caractérise le PDC pour en faire un atout? Un parti ni limité à sa gauche ni à sa droite, un Parti aux Idées Larges: le PIL? Non, peut-être trop audacieux…

Le PDC se privera donc de son «C» qui lui donnait une identité forte. La seule suffisamment forte d’ailleurs pour faire barrage à la montée islamique qui nous sidère. De fait, la Suisse compte de moins en moins de chrétiens qui s’affirment comme tels; mais est-ce à dire que les valeurs chrétiennes, piliers de nos sociétés, ne sont plus à même de fonder un courant politique majeur pour notre pays? Certes, on peine parfois à entrevoir le message chrétien de tolérance et d’amour du prochain dans la politique du PDC; pourtant ces valeurs «C» constitueraient un rempart plus que jamais nécessaire contre l’intolérance, la haine et la barbarie des assassinats en pleine rue. 

Beaucoup d’électeurs, urbains ou non, ne croient plus sérieusement à notre bon Dieu qui nous aime, mais peu d’entre nous veulent céder le terrain à un autre dieu, celui qui châtie. 

par Philippe Favre, 3965 Chippis