courrier des lecteurs

Le Bon Dieu, la Constitution et le Nouvelliste

31 janv. 2018

L’article au titre alambiqué «Que renferme encore notre Constitution que les autres cantons ont remis au goût du jour?» publié dans «Le Nouvelliste» du 30 janvier contient un certain nombre d’affirmations curieuses.

En particulier, il est fait grief au préambule de la Constitution de ne pas être assez, ou complètement, œcuménique. L’auteur se méprend sur le sens du terme œcuménique. En effet, on ne saurait faire mieux qu’«Au nom de Dieu tout-puissant» pour atteindre le but de l’œcuménisme qui est de rassembler les chrétiens.

Il est à noter que la nouvelle Constitution fédérale de 1999 commence par la même invocation divine. On a le sentiment que la journaliste souhaiterait voir figurer un préambule syncrétiste dans la Constitution valaisanne. Si tel est le cas, il s’agit donc d’autre chose qu’une démarche œcuménique.

Selon la journaliste, la religion prendrait une trop grande place dans la Constitution. Pour l’étayer, elle tisse un lien entre la religion et la garantie du juge naturel (art. 5 Cst.). Or, l’article 5 n’a aucun rapport avec la religion. La garantie du juge naturel signifie en effet que chacun a le droit d'être jugé par un juge indépendant et impartial. On ne saurait imaginer que «Le Nouvelliste» soit opposé à ce droit.

S’agissant du bilinguisme, il serait intéressant de demander aux Fribourgeois si la situation a concrètement évolué depuis que le principe en a été inscrit en toutes lettres dans leur Constitution.

Pour le reste, concernant les dispositions effectivement tombées en désuétude, une révision partielle suffit pour les modifier ou les abroger. Cette mesure ne serait sans doute pas combattue politiquement. Ainsi, il n’y aurait nul besoin de lancer une révision totale pour ces modifications mineures et superficielles.

par Xavier Panchaud, 1950 Sion