courrier des lecteurs

L’amour est un panel de couleurs

21 sept. 2021

C’est dans l’ouverture aux minorités et aux différences qu’une société grandit et s’élève, pourtant les argumentaires de ces dernières semaines du camp contre le mariage civil pour tous les couples ne cessent de mentir, d’injurier, de stigmatiser.

La votation du 26 septembre peut sembler anodine pour de nombreuses personnes, notamment de mon entourage. A la cafétéria, dans le train, sur les terrasses, la question est sur de nombreuses lèvres. Il y a aussi celles et ceux qui veulent bien penser et me disent: «bien sûr que je voterai oui, je le fais pour toi!» ou «j’ai voté oui, es-tu fier.ère de moi?». Alors bon, qu’est-il attendu que l’on réponde?

Non, je ne suis pas fier et non, je ne suis pas content. Nous sommes en 2021 et je trouve cela complètement absurde que nous laissions le choix d’accorder ou non un droit qui ouvre la possibilité de symboliser son amour par un contrat civil ou une cérémonie de son choix. Lorsque l’on est né.e, nous sommes toutes et tous arrivé.e.s avec notre bagage personnel. Chaque personne est différente mais chaque personne doit pouvoir avoir les mêmes possibilités.

Alors oui, j’en ai marre, je suis lassé d’être considéré comme un être humain «de seconde zone». Je suis énervé que l’amour que je peux ressentir soit «moins normal» que les autres. Nombreuses et nombreux sont ceux qui n’ont jamais eu à se confronter à ce que leur amour soit remis en question ou se sont retrouvé.e.s devant une impasse de projection dans leur relation. Alors oui, les personnes Queer doivent pouvoir se marier! Parce que l’amour c’est beau, c’est un panel de couleurs et aucune couleur n’est plus belle qu’une autre.

Les choses étant ce qu’elles sont, nous devons nous rendre aux urnes. Je ne supplierai personne de s’y rendre, mais il faut faire preuve de bon sens et laisser les gens s’aimer et construire la vie qui leur correspond. Enfin, avant de mettre son nez dans le ménage des autres, on balaie devant sa porte. aymeric dallinge, Sion


par Aymeric Dallinge, 1950 Sion