La spiritualité du jeûne

Il y a de quoi se réjouir de l’initiative prise par un Valaisan d’origine de créer dans un chalet à Val-d’Illiez un centre romand pour jeûneurs (voir "le Nouvelliste" du mardi 11 avril). Car le jeûne élimine les toxines et fait du bien au corps et à la tête. Cela rejoint la spiritualité du jeûne de la Bible et les semaines de jeûne proposées par les Églises chrétiennes, comme des démarches de retour à l’essentiel et pratiquées depuis des années en Suisse romande, avec grand succès, durant la période de Carême. Le fondateur du centre précise dans l’article: «Nous n’avons pas de dimension religieuse. Le centre n’est pas une secte». Je comprends bien ses précautions. Que je précise cependant qu’il est bien sûr possible de conférer une dimension spirituelle à des démarches de jeûne, sans être pour autant reliés à un groupe de type sectaire. Le jeûne s’inscrit dans la perspective de sobriété heureuse et de décroissance que prône le pape François dans son encyclique "Laudato si’" sur l’écologie intégrale (globale). Par attention à son corps et à son âme, par respect pour la nature et les peuples qui connaissent la famine.

Abbé François-Xavier Amherdt
Professeur de théologie à l’Université de Fribourg