La galère des footballeurs binationaux
18 nov. 2019
D’ici à quelques mois, Bastien Toma devra faire son choix: représenter la Suisse, sa terre natale, ou le Kosovo, son pays d’origine. Un choix délicat auquel tant d’autres joueurs talentueux ont été confrontés pour la simple raison qu’ils sont en possession de deux passeports ou plus.
Mais pourquoi ce choix serait-il inéluctable? Après tout, les footballeurs peuvent changer la couleur de leur maillot tous les six mois en club, ce qui équivaut parfois à un véritable changement de philosophie ou de religion: de l’Inter à la Juve, du Barça au Real, de Liverpool à Manchester, du FC Sion à Servette, etc.
Pourquoi ne pas permettre aux footballeurs possédant la double (ou triple) nationalité de défendre à tour de rôle chacun de leurs pays, s’ils le souhaitent? Par exemple via une fenêtre de transfert d’un mois, en août des années paires, à l’issue d’une Coupe du monde ou d’un Euro… Cela éviterait aux joueurs de devoir faire un choix cornélien entre pays d’adoption et pays d’origine, entre la nationalité du côté paternel et celle du côté maternel. Cela mettrait un peu de piment dans la gestion des équipes nationales pour les sélectionneurs. Cela permettrait aux journalistes de faire couler quelques hectolitres d’encre lors de ces nouvelles périodes de transferts.
Et cela donnerait l’opportunité à Karim Benzema de jouer pour l’Algérie ou l’Espagne, et à Kylian Mbappé de représenter l’Algérie ou le Cameroun une fois qu’il aura gagné trois Coupes du monde et deux Euros avec les Bleus… Alors, Monsieur Infantino, qu’en pensez-vous?