courrier des lecteurs

La Constituante et la fin du système de milice

22 mars 2022

Dans sa première mouture, la Constituante a prévu d’ancrer le principe du jour bloqué (un jour fixe de séance par semaine) pour les sessions ordinaires du Grand Conseil dans la future Constitution. Ainsi, par un ancrage constitutionnel d’un élément purement organisationnel, aujourd’hui défini dans une loi et un règlement, les constituants mettent à mal le système de milice cher à notre pays.

Pourquoi vouloir s’obstiner à réunir le parlement chaque semaine, ou une sur deux, et en faire ainsi un parlement professionnel; en sachant qu’il s’agit de l’organe législatif de notre canton dont la mission principale est l’élaboration des lois? Quelle est l’urgence de réunir la députation et le Conseil d’Etat aussi régulièrement? Souhaite-t-elle sérieusement que le Grand Conseil devienne une chambre de réaction aux articles du «Nouvelliste» et aux publications Facebook? A-t-elle songé aux personnes qui travaillent à 100% ou à un jour fixe et seraient ainsi exclues? Comment gérer le traitement du budget, qui se fait en général sur plusieurs jours de séances, ou encore le traitement d’une loi où le débat d’entrée en matière et la lecture se font sur deux jours d’une même semaine?

Le système actuel a fait ses preuves: les dates des sessions connues bien à l’avance et le système des suppléants permettent une large flexibilité d’organisation. Pourquoi vouloir le changer? J’invite les élus à se pencher sur les vrais problèmes de notre canton, car à force de vouloir régler des éléments opérationnels dans la Constitution, ils apportent du grain à moudre aux détracteurs de cette révision.

par Mathieu Giroud, ancien député-suppléant PDCVr, Salvan