courrier des lecteurs

La carrière de Saint-Léonard: quand on veut, on peut

18 févr. 2011

L'article dans "Le Nouvelliste" du 17 février relatif à la carrière de Saint-Léonard laisse entendre que Pro Natura s'acharnerait contre un exploitant de bonne volonté, mais victime des circonstances. L'action de Pro Natura mérite clarification par l'énoncé de faits objectifs qui n'ont peu ou pas du tout été exposés. Le règlement de la commune de Saint-Léonard exige, depuis 1999, que l'exploitation de toute la carrière ne soit possible qu'à la condition de réaliser immédiatement un plan d'aménagement détaillé. Douze ans plus tard, les exigences communales ne sont pas respectées. En 2003, Pro Natura informait la carrière de Saint-Léonard de la présence d'espèces rares à proximité de ses activités et lui proposait en vain de collaborer pour réaliser la planification exigée. L'exploitant ne pouvait dès lors ignorer les atteintes à la nature qu'il causerait en sortant du secteur autorisé. Suite à la dénonciation de Pro Natura, le canton du Valais a ordonné l'arrêt de travaux réalisés sans autorisation le 6 avril 2004 sur la partie amont de la carrière. Il a de même répété que toute mesure, même en faveur de la sécurité, était soumise à une autorisation. Les travaux illégaux portaient atteinte à un biotope protégé d'importance nationale, là où Pro Natura avait attiré l'attention de l'exploitant en 2003. Finalement, et après dénonciation de Pro Natura, le 3 février 2011, le canton ordonnait une fois de plus l'arrêt de travaux non autorisés, cette fois-ci aux pieds du rocher. Les travaux ont endommagé une prairie sèche protégée par la Confédération par un inventaire fédéral. Ce biotope est bien connu de l'exploitant puisqu'il y fait référence dans l'article du 17 février. Il savait ainsi agir dans l'illégalité et au détriment de valeurs naturelles. Ces informations factuelles permettront à chacune et chacun de constater que les démarches de Pro Natura était à chaque fois proportionnées et justifiées par la violation récurrente des règles légales. Que les procédures soient parsemées d'embûches, c'est possible, mais de là à justifier des travaux illégaux et un retard de douze ans...
par Thierry Largey, Pro Natura Valais, Sion