courrier des lecteurs

Hôtelier, un métier ou un hobby!

13 août 2008

Suite à l'article "Des vacanciers devenus hôteliers", le métier d'hôtelier semble accessible à tout le monde. Dans le monde entier, des écoles hôtelières forment après des années de cours, quatre ans pour celle de Lausanne, des hôteliers diplômés qui peuvent, par la suite, suivre des cours et des séminaires afin de parfaire leur formation. Est-ce vraiment utile après avoir lu votre article? L'Etat a, par erreur, ouvert la profession à tout le monde en supprimant les cours de formation professionnelle obligatoires, mais n'a pas renoncé aux frais de patente de quelques milliers de francs par année! Il aurait sûrement fallu faire le contraire afin d'assurer un bon niveau de formation pour les exploitants et pour des prestations touristiques de qualité. N'oublions pas qu'une personne sur trois dans ce canton vit du tourisme. Il faut se demander pourquoi les hôtels sont à vendre et les investisseurs étrangers profitent pour transformer au plus vite ceux-ci en résidences immobilières. Heureusement que certains investisseurs croient encore à l'avenir de l'hôtellerie, en souhaitant qu'ils ne s'en fassent pas une fausse idée. Les cafés-restaurants changent d'exploitants plus vite que les entraîneurs de football. Malheureusement, nous ne sommes pas reconnus, malgré nos nombreux diplômes, comme professionnels. L'hôtelier, au début de sa carrière, lave des casseroles et, en fin de carrière, fait toujours de même! Est-ce l'idée que se font les gens de cette profession? Nous sommes des chefs d'entreprise, faisant plusieurs millions de chiffre d'affaires, ayant de 20 à 50 employés et plus, confrontés tous les jours, souvent sept jours sur sept, à des problèmes d'entrepreneurs, comme toutes les PME. Les charges bureaucratiques nous prennent de plus en plus de temps; on doit remplir des formulaires statistiques de tous genres, les horaires de travail de nos employés diminuent, les frais immobiliers et les salaires augmentent, ainsi que les charges diverses. Ceux-ci, s'ils ne sont pas bien contrôlés, ne couvrent plus nos comptes d'exploitation. Les problèmes d'hygiène et de l'écologie sont chaque année plus importants. Mais, chaque matin au réveil, je me dis que voilà une belle profession! Loin de moi de dénigrer et de décourager toute personne qui a le courage d'entrer dans l'hôtellerie; souvent après quelques années, on se rend compte que cette profession n'est pas un métier mais une vocation.
par A. Minder, hôtelier-restaurateur diplômé SSH, Sion