courrier des lecteurs

Haute-Nendaz: pas assez de passages piétons selon une pétition

27 mars 2022

L’article illustre le problème de nombreux villages valaisans (voir «Le Nouvelliste de lundi 28 mars). Les routes cantonales traversent le tissu bâti des anciens villages et nécessitent des travaux pour fluidifier le trafic automobile. Dans ce cas, l’amélioration de la circulation a été réalisée au détriment des piétons, puisque la plupart des passages piétons ont été supprimés. Cet exemple illustre la priorité accordée à la voiture par rapport aux modes de transport dits doux. Lorsqu’un passage piéton est jugé dangereux, il est supprimé. Lorsqu’une route est jugée endommagée, elle est restaurée. 

Lors de l’introduction de Via Secura, une réduction de la vitesse aurait pu être envisagée, afin de maintenir les passages piétons. En effaçant simplement les bandes jaunes qui donnent la priorité aux piétons sur une route cantonale limitée à 50 km/h, le Canton a estimé que le transit des voitures est prioritaire sur les enfants qui se rendent à pied à l’école ou les citoyens qui font leurs courses dans le village. La commune a également accepté que les piétons prennent des risques en traversant la chaussée hors des passages autorisés, afin d’éviter un long détour. 

A partir de combien d’accidents décidera-t-on de protéger les utilisateurs les plus vulnérables de la route? Quelles nuisances les riverains des routes sont-ils prêts à supporter? Et combien de temps encore? La pétition illustre un ras-le-bol croissant face à l’omniprésence de l’automobile dans nos villes et villages. D’autres initiatives citoyennes voient le jour ailleurs, pour demander une meilleure prise en compte des êtres humains qui vivent et travaillent aux abords des routes. Il est grand temps que les autorités écoutent ces revendications légitimes et remettent hommes et machines à leur juste place. 

par Lucien Barras, architecte-urbaniste, député Vert, Sion