courrier des lecteurs

Grands prédateurs, oui à un texte pragmatique

5 nov. 2021

Le 28 novembre, nous voterons sur une initiative cantonale nommée «Pour un canton du Valais sans grand prédateur». Au-delà d’un titre qui peut figer les fronts, le texte se veut pragmatique.

En cas d’acceptation, l’article 14a serait ainsi modifié. «L’Etat édicte des prescriptions relatives à la protection contre les grands prédateurs ainsi qu’à la limitation et à la régulation de leur effectif. La promotion de la population des grands prédateurs est interdite.»

Pour comprendre ce qui a motivé le comité d’initiative à déposer ce texte, il faut revenir un petit peu en arrière. Depuis la fin des années 90, le loup a fait son retour en Valais. Depuis, chaque année, les prédations sur les troupeaux sont de plus en plus fréquentes et nous approchons du point de non-retour. Plusieurs éleveurs ont déjà annoncé qu’ils ne remonteront pas sur leurs alpages. Les moyens de lutte actuels ne sont plus suffisants et la pression exercée n’est plus supportable. 

Avec le texte soumis au vote, nous ne réglerons pas tous les problèmes rencontrés par les éleveurs mais nous ferons de la protection des troupeaux une tâche prioritaire de l’Etat. Cette initiative donnera également de l’eau aux moulins des discussions des Chambres fédérales.

Pour répondre aux craintes des personnes qui voient en cette initiative un blanc-seing pour tirer à vue sur tous les grands prédateurs, affirmer que l’initiative exige l’éradication de tous les grands prédateurs est faux. Il faut également rappeler que nous sommes soumis, peu importent les décisions qui seront prises en Valais, au droit supérieur. En clair, cela veut dire que nous ne pouvons pas prendre de dispositions qui seraient contraires au droit fédéral. 

Cela fut dit et répété, ce texte pointe directement du doigt l’ours, le loup, le lynx et le chacal doré, dans les situations où leurs présences posent de réels risques (prédations répétées sur les animaux de rente, proximité avec les lieux d’habitations…) Avec ce texte, nous n’allons pas changer la face de notre canton, nous allons simplement faire un pas dans la résolution d’une situation qui devient humainement insupportable.

Merci de soutenir cette initiative en glissant un oui dans l’urne le 28 novembre.

par Roten Vincent, chef de groupe PDC Valais romand, chambre valaisanne d’agriculture, 1965 Savièse