courrier des lecteurs

Fusion avec la plaine? Où s’envoleront nos valeurs?

3 déc. 2020

Le sondage du 29 novembre 2020 a révélé que 182 âmes de Veysonnaz choisiraient d’unir leur destin avec la plaine. 

Au-delà des aspects techniques qui ne sont pas le propos, d’une charge fiscale allégée par une éventuelle absorption de Veysonnaz par la capitale qui, par ailleurs, ne devrait pas durer vu la nouvelle situation financière de la ville, et, sans vouloir jamais douter des louables intentions de la cité à notre endroit, il convient juste de se rappeler que dans un passé pas si lointain que cela, des gens ont créé quelque chose dans nos Alpes, ont réfléchi, uni leurs forces, leurs convictions pour façonner ce que nous avons aujourd’hui. 

Au-delà des clivages historiques propres à toute communauté, chacune de nos familles compte au moins un membre qui a mangé de ce pain-là. Ma grand-maman murmurait à l’envi «si tout le monde s’entraide, personne ne crève». 

Il ne s’agit pas de sombrer dans un sentimentalisme exacerbé ni de se complaire dans une vision sociétale romantique ou obsolète, mais il s’agit juste d’une question de bon sens. Imaginez-vous Evolène passer la bague au doigt avec la capitale? Ce serait illusoire pour cette population à forte identité de confier son destin à d’autres. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Qui décidera pour nous? Pas nous ou plutôt plus nous. 
La réalité de la vie à la montagne n’est pas celle de la plaine. Un point c’est tout. Les préoccupations, les attentes diffèrent. Les perspectives, les horizons divergent. Il convient de laisser la montagne aux montagnards. La population de montagne doit trouver elle-même ses synergies parmi les siens, résoudre ses équations, relever ses défis et préparer son futur, au mépris des clivages réels ou imaginaires et conserver dans sa tête et dans son âme l’intérêt commun. 

par Fournier Christine, 1993 Veysonnaz