courrier des lecteurs

Fusil d'assaut: instruction et non pas destruction

6 déc. 2007

En réponse au courrier du 03.12.07 de M. Narcisse Praz "La mort est leur métier". Je suis un officier de milice et suis affecté par l'accusation que vous portez envers l'armée suisse, et indirectement envers moi. Certes, une recrue durant son école est amenée à suivre une instruction sur le maniement de son arme. Mais cette instruction, que j'ai été moi-même amené à donner, n'est en aucun cas une manière d'apprendre à tirer sur une cible vivante comme vous l'affirmez. Au contraire, on apprend à manipuler une arme tout en étant conscient du danger qu'elle peut représenter. On apprend à maîtriser la violence que peut engendrer son arme. Cependant, il y a tout de même un problème: un jeune homme instable et violent s'est vu confier une arme dont il a usé de manière cruelle et violente. Comme vous, je compatis à la souffrance de l'entourage de la jeune fille et je suis révolté par ce manque de respect de la vie humaine. Un débat intelligent doit être mené et des solutions doivent être trouvées. Dans ce sens, la possibilité de consulter le casier judiciaire des recrues serait envisageable, ceci afin de déceler des profils potentiellement dangereux. L'armée de milice fait partie de notre société et elle y joue donc un rôle. Cependant, elle ne saurait être rendue responsable des maux de celle-ci. Elle peut par contre contribuer à la stabiliser. Notamment par l'éducation de la population dans l'apprentissage du respect de l'autre et de la maîtrise de la force, permettant ainsi d'éviter que celle-ci ne se transforme en violence.
par Olivier Luyet, Savièse