courrier des lecteurs

Fumée passive: permis de tuer

21 févr. 2008

Ainsi donc, Gastrovalais met à la disposition de ses membres des affichettes qui indiquent dans un cercle vert Oui/Ja à la fumée. Cela est-il étonnant de la part d'une organisation qui a accepté la transformation des établissements publics valaisans en fumoirs? Le bistrot traditionnel, où les gens aimaient se rencontrer pour partager le café le matin ou l'apéritif à midi, lire le journal ou jouer aux cartes, a disparu. Au fur et à mesure que la fumée a été bannie de la plupart des entreprises et autres lieux publics, les fumeurs se sont réfugiés dans les cafés, dont les non-fumeurs ont en même temps été chassés, l'air étant devenu irrespirable pour eux. Alors que, selon les statistiques, les fumeurs représentent moins de 30% de la population globale, ils sont plus de 90% dans les bistrots. La proportion est la même chez les patrons, patronnes, sommeliers et sommelières, les travailleurs non fumeurs ne voulant plus exposer leur santé huit heures par jour. Car la fumée tue, c'est écrit sur tous les paquets de cigarettes. La fumée passive aussi. En distribuant ces affichettes "Permis de fumer" à ses membres, Gastrovalais distribue en fait des affichettes "Permis de tuer". Plutôt que d'agir ainsi, et d'envisager par ailleurs un référendum contre la nouvelle loi antitabac, Gastrovalais ferait mieux d'anticiper l'interdiction prochaine des fumoirs et préparer ses membres à accueillir dans des établissements publics qui mériteront enfin leur nom la clientèle non-fumeurs qui en a été chassée jusqu'à ce jour.
par Henri Carron, Fully