courrier des lecteurs

Et vous, vos varices, ça va?

10 oct. 2021

Si poser cette question à quelqu’un qu’on connaît mal, voire pas du tout, serait totalement incongru, en revanche «Et toi/vous, tu/vous êtes vacciné-e?» est devenu un a priori nécessaire pour déterminer dans quel «camp» se trouve notre vis-à-vis. S’en suivent généralement quelques échanges où chacun se justifie, ou pas, de l’avoir fait, ou non. Si la justification consiste, pour l’un, à dire que c’est parce que son poste de travail était menacé et, pour l’autre, qu’il ne l’a pas fait pour raisons médicales, il est possible d’en rester là. Possible, mais pas certain. Si le choix des interlocuteurs repose sur une réflexion personnelle un peu plus aboutie, c’est souvent le début d’échanges enflammés qui tournent vite aux accusations.

Etre vacciné, ou pas, est perçu comme le signe d’une citoyenneté solidaire ou, a contrario, d’un comportement irresponsable et dangereux pour la société.

Depuis le début, des voix dissonantes s’élèvent et des constatations divergentes sont faites. Plutôt que de les interroger, on fait taire les premières et on discrédite les deuxièmes. Ce mode de faire n’a plus rien de journalistique et, là comme ailleurs, la déontologie, qui voudrait qu’un semblant d’objectivité nous/vous guide, s’évapore. S’il y a bien un symptôme tout à fait certain du Covid, c’est la peur, qui mène à la perte de l’esprit critique, première victime, avec la paix sociale et l’ouverture d’esprit, de la pandémie.

par Isabelle Vuistiner, 3977 Granges