courrier des lecteurs

Entretien et régénération de la forêt : prétextes à une exploitation agressive.

9 janv. 2020

Dans son discours d’ouverture, le double docteur et fondateur du World Economic Forum (WEF) de Davos, le professeur Klaus Schwab, a proposé de planter 1000 milliards d’arbres dans le monde d’ici à 2030. 

Il ne précisait malheureusement pas s’il s’agissait de séquoias ou de bonsaïs en pot. Dès lors, pour fixer les ordres de grandeur et planter un décor productif, imaginons qu’il s’agissait d’abricotiers. Quelle surface représenterait un champ de 1000 milliards d’abricotiers? Quand j’étais enfant, mon père avait réussi à planter, bien alignés, sur une parcelle de 4000 m², 182 abricotiers. Chaque arbre occupait en conséquence une surface moyenne d’environ 22 m². Si l’on extrapole à partir de cette plantation de luizets, les 1000 milliards  d’arbres proposés par le WEF occuperaient une surface de 22 000 milliards de m². A titre de comparaison, la superficie totale de la Suisse est de 41 milliards de m². 

La proposition du WEF consiste donc à planter des arbres sur une surface 530 fois plus grande que la Suisse (lacs, glaciers et… forêts comprises!), ou 73 fois la superficie de l’Italie. Sachant qu’environ un tiers de la surface terrestre est déjà occupé par des forêts, que les arbres ne poussent ni dans les déserts ni dans les montagnes en haute altitude, et qu’il faut quand même laisser quelques rizières et champs de maïs en exploitation pour nourrir la population, il paraît de prime abord compliqué de trouver suffisamment d’espace pour planter ces 1000 milliards d’arbres neufs.

A moins de déclencher quelques feux de forêts pour faire de la place, ou de créer de nouvelles variétés d’abricotiers qui poussent sur l’Everest. Vu sous cet angle, le World Economic Forum de Davos atteint cette année un sommet!

par Pierre-André Sierro, 1969 St-Martin