courrier des lecteurs

Entreprises responsables, l’initiative qui trompe son monde!

23 nov. 2020

Passer d’un texte nommant explicitement l’ensemble des entreprises à une campagne se focalisant sur les plus importantes d’entre elles n’a rien d’anodin. 

Glencore ou Syngenta sont les noms utilisés pour cacher les conséquences réelles qu’engendrera cette initiative. Par peur des conséquences médiatiques et financières, en pleine période de crise, nos entreprises ne prendront pas le risque de s’exposer à des procès interminables au nom d’une responsabilité de surveillance bien trop conséquente pour pouvoir être efficacement appliquée. Dès lors, elles quitteront les zones «sensibles» où la surveillance des filières ne pourra pas être garantie, laissant au passage des milliers de travailleurs sans revenu. 

Qui prendra le relais et le terrain laissé vacant? Probablement des organismes dépendants de gouvernements beaucoup moins scrupuleux en termes d’écologie et de droit de l’homme. 

Si le but de ce texte est de soulager notre conscience en invoquant le risque zéro au prix d’une armada juridique orwellienne, celui-ci remplit alors parfaitement son rôle. Si le but est au contraire de proposer des solutions réalistes, renforçant l’immense travail dans le domaine effectué ces dernières années, l’initiative manque sa cible. La majorité des acteurs respectent en effet déjà le droit international en la matière. Voulons-nous vraiment prendre le risque de marquer durablement notre économie au nom de quelques structures bien connues qui ne respecteraient pas ces principes? 

Commençons par prendre nos responsabilités de consommateurs en nous interrogeant sur la qualité de nos achats avant de condamner définitivement notre tissu économique!

par Fasano Letizia, 1897/ Les Evouettes