courrier des lecteurs

Entendez l’Appel citoyen

10 oct. 2018

Si l’on compare la société à un arbre, il est permis de considérer sa charte fondamentale - sa Constitution -, comme le tronc. Ce qui ne ploie pas. Qui crée un lien entre terre et ciel. Qui plonge ses racines dans le sol et l’histoire pour se nourrir et qui lance ses branches vers l’espace et la lumière pour éclore.

Repenser une Constitution nouvelle pour un Valais moderne, c’est à la fois vivifier la démocratie qui se calcifie à ne pas se remettre en cause et dessiner le cadre dans lequel l’Etat et les citoyens s’engagent ensemble à œuvrer pour le bien commun.

Ce défi me semble suffisamment porteur de sens, suffisamment mobilisateur, suffisamment orchestral pour avoir envie d’y apporter sa petite note. Et surtout il paraît souhaitable d’y entrer sans préjugés, sans tabous, sans mots d’ordre, sans attaches partisanes, avec des convictions certes mais pas de dogmes, porteur de valeurs qui gagnent à être frottées à d’autres dans le respect mutuel.

Ce qui a été rédigé en 1907 répondait aux besoins de l’époque. Gratitude à ceux qui s’y sont employés. Mais le contenu est daté et le mode d’élaboration ne relevait guère alors de la large participation. Les temps ont changé.

Aujourd’hui on ne reçoit pas une Constitution comme un cadeau. On se la donne comme une œuvre à construire dans la patience et la lucidité avec tous ceux et toutes celles qui se soucient de l’avenir du Valais.. Ce souffle qui libère, cet élan qui rend créatif, cette générosité qui stimule la pensée, cette invitation à vouloir que le débat soit le plus large possible pour ouvrir l’horizon, je l’ai reconnu en Appel citoyen

Son existence sera brève, – quatre ans -, mais son pouls est vif et son coeur bat pour le canton.

par Jean-François Lovey, 1937 Orsières